Détresse émotionnelle
Emotions - Détresse émotionnelle
1. LE CERCLE VICIEUX
Que se passe-t-il quand nous n’écoutons pas nos émotions ?
Déconnectés de notre corps, nous ne pouvons pas écouter nos émotions.
Alors, celles-ci frappent à notre porte de plus en plus fort. L’un des effets les plus visibles de cette « non-écoute » de nos émotions est la maladie.
Par exemple, une colère non-écoutée et donc non apaisée peut nous amener des problèmes cardiaques ou de tension. Une tristesse non apaisée peut se transformer en dépression et donc fragilise notre santé physique et mentale.
De plus, quand nous n’écoutons pas nos émotions, nous n’avons plus d’énergie. En effet, notre corps est totalement submergé par toutes sortes d’émotions qui frappent encore et encore. Sans énergie, nous n’avons plus aucune motivation, pire même, nous n’avons même plus la force, l’intuition et même l’envie de prendre des décisions. Nous nous sentons bloqués et nous ne savons pas quelle direction prendre pour nous sentir bien. Oui, pour qu’une relation puisse s’épanouir, nous avons besoin de comprendre l’autre et que l’autre nous comprenne. Comment cela est-il possible quand aucun ne se comprend lui-même ? Nous ne pouvons pas donner aux autres ce que nous ne possédons pas…
C’est le cercle vicieux.
2. LES 3 PIEGES EMOTIONNELS DES SOIGNANTS
Comment gérer les émotions qui affluent au travail ?
Le personnel soignant est menacé par trois pièges.
- La première erreur serait de ne vouloir incarner aucune émotion. En tant que soignant, difficile d’être indifférent aux situations que vous rencontrez : le fait de vous montrer impassible ne vous aidera ni vous ni votre patient à avancer, au contraire : cette indifférence pourrait être mal interprétée par la personne bénéficiant des soins.
- L’autre piège dans lequel il est très facile de tomber est celui d’être paralysé par la crainte. La peur de mal agir ou le fait d’utiliser toutes ces ressources en énergie pour contenir et repousser les émotions mangent les ressources.
- Et puis, il y a un troisième piège. A l’inverse de la première erreur, il n’est pas rare de rencontrer des soignants qui absorbent toutes les craintes, les angoisses et la souffrance des patients. Ils font preuve d’hyper-empathie. Il n’est humainement pas possible d’incarner à la fois vos propres émotions et celles de vos patients car la charge émotionnelle serait trop lourde à porter.
3. LES PENSÉES NEGATIVES
D’où me viennent ces pensées ?
L’esprit peut faire de l’enfer un paradis et du paradis un enfer.
Petit test
Vous rappelez-vous ce que vous avez pensé à votre réveil ?
Non. Les pensées sont automatiques. La tête n’en fait qu’à sa tête.
Le mental a toujours un mot à dire sur tout.
La vie se pense. Le mental adore comparer et juger comme un procureur impitoyable.
Nous avons tendance à emporter dans le lit nos pensées nuisibles, nos soucis personnels, notre travail. Mais le lit semble bien trop petit. Et quand nous confondons les pensées et ce qu’elles décrivent, le corps déclenche la même réaction.
Alors, le petit vélo tourne dans la tête et nous pourrit la vie. Nous ruminons : « ce que j’aurais dû faire ou ne pas faire ».
Les pensées et les émotions sont intimement liées : une pensée (ex : « je suis nulle ») va influencer notre émotion (ex : culpabilité) et inversement, une émotion (ex : tristesse) va influencer nos pensées (ex : « personne ne s’intéresse à moi »).
Le mental crée lui-même les problèmes, puis tentent de les résoudre. Cessons donc de donner du crédit aux pensées.
Prenez cinq languettes de papier. Notez sur chaque languette de papier une pensée négative qui occupe le plus souvent votre esprit.
Exemple : « Je suis submergée par le travail. 1»
Classez les languettes par ordre de priorité : 1 Très intense 2 3 4 .
Ensuite, apprenez à reconnaître les pensées le plus rapidement possible.
Exemple : Tiens, voici encore ma pensée n°2, « c’est toujours de ma faute », qui arrive! Tu es déjà venue ce matin…
Vous ne pourrez pas supprimer les pensées. Les voir venir et les observer nous donnent l’occasion de prendre de la distance avec elles et donc de leur enlever un peu d’emprise sur nous. Regardez-les venir et décidez-vous à en rire. Elles ne sont que des pensées.
Comment se détacher des pensées ?
Les pensées sont collantes. Plus vous vous dites « Il faut me défaire de ces idées », plus elles seront collantes. Plus nous nous détachons d’elles, plus elles perdent leur pouvoir.